Quel magnifique rasoir, Mr Sweeney Todd
Monsieur Tim Burton nous a fait l’immense plaisir de faire un nouveau film. Folle d’impatience j’avais hâte de le voir ; bien qu’un peu dubitative sur l’aspect comédie musicale, je savais d’avance que j’allais me nourir d’images toutes plus magnifiques les unes que les autres.
Au risque de me faire égorger par Thomas, j’ai envie de dire que mes a priori se sont révélés vrais. Le film est magnifique, mais la plupart des moments chantés sont rasoirs.
Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street, est donc campé par Johnny Depp toujours aussi fantastique et dont le timbre est plutôt pas mal. En tout cas il n’a rien à envier aux autres acteurs/chanteurs du film puisque, à aucun moment, la musique chantée ne m’a permis de décoller vers des sphères d’émotions. Franchement, c’est pour la plupart du temps pénible à entendre et surtout il y a vraiment trop de moments chantés. Je ne connais pas la comédie musicale d’origine (et ça ne m’a pas du tout donné envie de la découvrir) et donc ne sait pas si Burton l’a adaptée de manière à respecter au plus proche l’oeuvre ou pas, par contre je sais que les mélodies ne m’ont pas accrochée et que les paroles sont souvent niaises. Je suis tellement navrée d’écrire ceci mais voilà c’est dit.
J’aurai souhaité qu’il traite le sujet de ce musical mais sans l’aspect chanté. Car oui ce film est somptueux en terme d’esthétisme. Dès les premières secondes, on n’a pas besoin de vérifier qu’on est dans la bonne salle les images parlant d’elles mêmes. Dès le début, un petit moment délectable, mais dont l’originalité n’a pas été déclinée par la suite dans le film, est l’accélération rapide de la caméra à l’arrivée de Todd à Londres. Je me suis dit, chic, ça commence bien mais le rythme et les angles de caméras se sont finalement révélés assez basiques. Dommage. Étant donné la noirceur du film, on aurait peut-être pu espérer un rythme plus haletant et angoissant. Mais l’angoisse s’installe néanmoins grâce au délectable sordide de l’histoire qui nous traîne dans une violence inédite chez Burton au sein des rues de Londres dont on sent presque l’odeur nauséabonde. Les décors sublimement noirs accueillent à merveille les personnages tous si bien physiquement incarnés. Oui, Tim Burton a parfaitement choisi ses acteurs du plus vil ou plus innocent, le visage de poupée de Johanna en faisant la preuve.
La pointe d’humour macabre est fidèle au poste bien que trop rare à mon goût dans cet opus qui offrait pourtant mille occasions. Une mention spéciale pour les quelques images du couple infernal en bord de mer, un réel ravissement visuel qui ne manquera pas de trôner dans mes images cultes.
Quoi qu’il en soit je suis heureuse d’avoir vu ce chef-d’oeuvre d’esthétisme gothique même si j’aurais préféré vibrer pour l’ensemble du film. Et j’attends avec une immense impatience son prochain film basé sur ma chère Alice au pays des merveilles.
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