Koons à Versailles version VIP
Vous n’imaginez même pas je suis sûre. Oui ça me parait évident vous ne pouvez imaginer notre VIPitude. Non parce que aller voir Koons à Versailles c’est bien, mais on l’a pas vu comme tout le monde nous, on a eu un sacré traitement de faveur [Benjamin@EDIT : oui mais on le vaut bien ma chère ;)]. Décidément l’art et les blogs font bon ménage tiens…
Donc revenons au coeur du sujet, Koons, Jeff Koons, « actuellement l’artiste vivant vendu le plus cher aux enchères », se retrouve au Château de Versailles qui pour la première fois accueille donc une véritable exposition d’art contemporain.
Car oui, l’art contemporain ce n’est pas nouveau à Versailles puisqu’il y a déjà eu Versailles Off, excellente manifestation éphémère que j’ai eu la chance de faire l’année dernière et dont je ne manquerai pas de vous parler pour garder 1 trace ici.
Figurez-vous que l’exposition Koons est une sorte de Versailles Off nouvelle formule et que c’est la première d’une série d’expositions du genre. Ahah j’en sais des choses, mais c’est normal c’est quelqu’un qui en sait encore plus qui me l’a dit…
Mais qui, mais qui??? Patience 😉 .
Donc, nous avons été conviés à Versailles à 18h. Les connaisseurs déjà auront eu un petit étonnement… 18h? mais ça ferme à 18h… et oui, nous avons eu Versailles entier rien que pour nous, soit une vingtaine de blogueurs et organisateurs, rien de plus. C’était fou un peu, on aurait même jamais osé y songer tant ce lieu est chargé de visiteurs habituellement.
Après quelques instants à patienter à l’entrée d’un pavillon, il est enfin arrivé. On nous en avait parlé mais on pensait que ça se ferait pas comme ça.
Il c’est Jean-Jacques Aillagon, oui, lui-même, en personne…ok z’avez compris :p , ancien Ministre de la Culture désormais Président du Château de Versailles (c’est amusant un Président à Versailles n’est-il pas 😉 ).
Si je le connaissais de nom, je n’avais pas retenu son visage, aussi, quand j’ai vu arrivé un homme élégant mais décontracté et souriant, je n’ai pas réalisé que c’était lui le grand homme.
Une fois une salle ouverte rien que pour nous (les volets étaient fermés!!!), celle des états généraux (et là je dois vous dire que moi qui suis nulle en histoire, ça m’a parlé, et ce pour une raison musicale dont je vous parlerai bientôt), Monsieur Aillagon a commencé à parler et j’ai compris en quelques secondes l’extrême chance que j’avais, hum qu’on avait, de vivre ce moment.
Après nous avoir raconté Versailles, nous avons eu tous les détails sur le pourquoi du comment Koons était à Versailles.
Petite déception de mon côté malgré tout quand j’ai compris que, par un choix je comprends plus positif pour le Château, Versailles Off comme nous l’avions vécu l’an dernier ne se reproduirait plus j’ai été un poil déçue. M’enfin, si c’est pour de bonnes raisons .
Après ce discours fort enrichissant, nous nous attendions à saluer Mr Aillagon pour poursuivre notre visite, mais non, l’homme aussi érudit que généreux nous a guidé tout au long de l’exposition, nous expliquant à chaque œuvre pourquoi elle était placée là, évoquant des anecdotes, et nous a même fait ouvrir la chambre du Roi juste pour nous (rien à voir avec l’expo, juste pour la montrer à ceux qui n’étaient jamais venu à Versailles), si c’est pas adorable ça, je ne c’est pas ce que c’est. C’était top, ça sentait les vieux couloirs, une sensation de remonter dans le temps.
Un homme passionné, heureux d’avoir un auditoire différent… et nous bons élèves à boire le moindre de ses mots.
Bref un moment incroyable, un traitement digne des plus grands pour nous « Madame de Sévigné » au pluriel de notre temps… hum c’est trop d’honneur Mr Aillagon, surtout pour moi, mais merci en tout cas pour votre générosité et votre accessibilité.
Notre visite terminée dans le parc immense (et vide!!! c’est là où ‘ai percuté qu’on était seuls, le rêve!), les avis ont commencé à fuser. Alors qu’en avez-vous pensé?
Et voici ce que j’ai répondu :
Si le contexte de la visite fut incroyable, j’ai été heureuse de découvrir Koons que je ne connaissais pas. Surprise de comprendre que ses « balloons » pesaient en réalité des tonnes (et ce n’est ici pas une expression) car faits en inox, peut-être un peu frustrée que certaines oeuvres soient derrière des plexi, en même temps on comprend que les prêteurs aient pu le souhaiter.
Toutefois j’ai été déçue par la scénographie, inexistante, et le choix de certains supports, souvent trop « cheap ».
[Benjamin@EDIT : comme d’habitude, en ce qui me concerne, je n’ai pas été gêné par la scénographie … Par contre, autant j’ai énormément apprécié les explications sur le pourquoi les oeuvres avaient été placées d’une certaine manière et à tel ou tel endroit, autant j’aurais également eu besoin d’une petite explication sur le pourquoi de certaines oeuvres. J’ai en effet très souvent besoin que l’on m’aide à décrypter le pourquoi de certaines oeuvres contemporaines qui me laissent parfois perplexe…]
Est-ce une volonté de l’artiste? Je ne le sais pas, mais en comparaison à ce que j’avais pu voir à Versailles Off (oui j’en parle encore, mais c’était tellement génial) l’effet était forcément moins spectaculaire. Ce qui est certain, c’est que les démarches sont totalement différentes même si elles se rejoignent dans la volonté de fusionner des univers différents.
[Benjamin@EDIT : J’ai aimé le rappel historique sur le château de Versailles qui, depuis toujours a su s’ouvrir aux nouveaux artistes… De plus j’apprécie le concept car je pense que ça peut être une bonne raison pour les parisiens de se dire « Y a une expo à Versailles, et si on allait visiter le château ! » … Nous on y serait sans doute allé juste pour voir cet art contemporain au château qui a fait tant débat …]
Mais cette fois-ci je m’interroge… n’est-ce pas au final trop anecdotique de simplement poser ça et là (je sais que chaque oeuvre n’est pas à sa place par hasard mais bon) des oeuvres contemporaines dans des couloirs des temps anciens et est-ce que ça ne devient pas « banal » désormais.
D’où ma suggestion, ou au moins mon souhait, pour les prochaines expositions, si le budget le permet, de simplement mieux mettre en valeur les oeuvres, de les mettre en scène, de les faire vivre, de donner un peu d’événementiel dans tout ça dans la forme et pas que dans le fond. Dans ce lieu où ont eu lieu des fêtes grandioses toutes plus extravagantes les unes que les autres, j’ai trouvé ça trop simple.
[Benjamin@EDIT : moi ce qui m’a manqué par rapport à Versailles Off c’est d’une part la présence d’un seul artiste qui passé les premières oeuvres devient de plus en plus « normal », et d’autre part je préférais le côté art contemporain événementiel et éphémère de Versailles Off]
Après ça, chacun son point de vue…
Néanmoins un immense merci au Château de Versailles, à sa direction et à Spoka (et à MR VIP) pour ce moment vraiment exceptionnel et inoubliable.
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