Les presque vrais Insurgés
S’il devait avoir une récompense pour les bandes annonces, je décernerais la Feuille d’Or à celle du film Les Insurgés. Le rythme à la fois visuel et sonore du début de cette bande annonce propulse en quelques secondes dans un univers de guerre, angoissant, intriguant…
L’élégance de cette bande annonce laissait présager de la virtuosité… quand de toute façon on avait déjà envie de voir ce film quoiqu’il arrive vu que c’est notre truc les films d’action…
Je me suis donc installée avec l’assurance d’être devant un film raffiné, subtil, élégant et j’ai été un peu déçue :/ .
Nous avons là un bon film de guerre mais pas si subtil que ça. Bah ouais, ils n’ont pas pu s’en empêcher les Amerloques, ils nous ont saupoudré cette histoire vraie et terriblement forte de sentimentalisme pour rendre le truc plus « humain », « attachant ». Ok ce film parle entre autres d’espoir, mais bon, pas besoin de le rendre gluant!
Conclusion, même si ça a un sens compte-tenu du fond très humain de cette aventure, j’ai trouvé que ça lui enlevait de sa force et de son réalisme pourtant présent sur d’autres points. Dommage…
Et, à propos de réalisme, les paysans d’Europe de l’est qui parlent anglais, bah ça surprend… surtout quand après certains dialogues mélangent langues slave et anglaise, mais bon on s’y fait, c’est juste étrange au début… je chipote mais il aurait suffit de mettre les premiers dialogues en slave pour rendre ça moins brutal, si, si :p .
Et donc, si on met de côté les moments « je suis votre héros » et les clins-d’oeil religieux pas très fins, qu’on saute l’intro et la conclusion pour ne garder que le corps, on obtient quand même un film à voir (Benj a lui complètement carrément adoré… le côté Robin des bois et tout et tout).
De bons jeux d’acteurs (mise à part la direction « on mange dans la forêt » – j’me comprends), une histoire prenante et terriblement touchante, très violente psychologiquement comme tout récit relatif à cette guerre (rha j’avais oublié que je n’aime pas les films sur ce sujet) qui m’a sacrement chahutée à certains moments. Un instant de grâce au milieu du film aura au moins exaucée mon envie de virtuosité mais je reste un peu sur ma faim.
Je salue par contre le soin apporté aux images. L’action centrée sur la forêt amène tout naturellement un cadre esthétique et peu vu dans les films du genre, mais on sent en plus un soin porté à l’image, légèrement vieillie. C’est toujours agréable de voir de belles images…