La virtuosité virtuelle de La Gaîté Lyrique
C’était il y a déjà plus d’un mois, La Gaîté Lyrique ouvrait ses portes, nouveau lieu culturel de la création numérique.
Cet espace qui offre des concerts (payants, mais super pointus apparemment), installations, expos et autres se trouve dans le quartier des Arts et Métiers et si vous passer pas loin, je ne saurais que trop vous conseiller de vous y arrêter.
Je n’arrive plus à me rappeler comment j’ai su que les 1ers jours étaient gratuits, ce que je sais c’est que malgré un site tout buggé côté réservation j’ai néanmoins réussi à dégoter (en me déplaçant, vive le réel :p) 2 pass pour un parcours artistique qui fait encore battre mon coeur quand j’y pense.
Rien à cacher, Rien à Craindre, UVA.
Non je ne suis pas allée bronzer orange toute nue, c’était le nom de l’installation artistique d’ouverture imaginée par le collectif d’artistes britanniques, United Visual Artists, qui manie architecture, image, musique et lumière comme personne. (Je suis dingue de ce qu’ils font depuis, c’est officiel).
Les premiers pas dans ce lieu extrêmement moderne à l’intérieur mais ayant su conserver son passé à l’extérieur m’ont valu un accueil très chaleureux, on m’explique le parcours.
Une chambre sonore (toujours là et déclinée selon les moments visiblement), capitonnée et animée de lumière nous attend pour démarrer. Un texte de Baudelaire, haché de lumière et d’infra-basses… « Les fenêtres« , dont le son a été créé par l’artiste Scanner.
Quelques pas plus loin, Assembly, soit 2 caméras filmant les visages qui se plaisent à s’y exprimer et être projetés sur un mur immense, créant une composition d’identités animées surprenante, interactive, participative, jouissive!
Au sol, un bandeau semble parcourir le bâtiment entier. Y défilent des mots. Je vais comprendre plus tard d’où ils viennent.
La suite se passe au sous-sol, après quelques marches dans une cage d’escalier aussi simple que graphique.
Je crois n’avoir jamais été autant troublée et envoûtée par une oeuvre d’art que celle qui m’a donné l’impression d’être au milieu d’un orage feu d’artifice électrique au sein de la matrice. J’ai voyagé dans une dimension inconnue à ce moment là, mais fabuleuse, intense, enivrante, dont je n’aurais jamais voulu partir.
Voilà ce que j’ai ressenti à la seconde où j’ai fait la rencontre de l’oeuvre Ensemble, scotchée par ces infra-basses qui m’ont donné l’impression de fusionner avec elle. Je ne suis pas amatrice d’art à la base, mais c’est lorsque rarement une oeuvre vous surprend de la sorte qu’il prend son sens.
Malheureusement on ne se rend pas trop compte du ressenti sur la vidéo :/
Bref, un jeu de miroirs déconcertant au fond de la salle m’amuse, et un premier contact artistico-humain avec un des artistes de I could never be a dancer qui imite la machine à la perfection. Troublant.
J’ai failli passer à côté de la salle faite d’enceintes, Room 101, qui nous scanne. Amusant, mais après le choc pour Ensemble c’est presque fade.
Il est temps de monter, et de tomber sur une mini armée immobile d’humains dans cette grande salle blanche. Au fond, dans un box, une hôtesse commente robotiquement au micro. C’était donc elle que j’attendais depuis le début du parcours…
Un long moment d’attente passé, l’armée avance de quelques pas, certains s’en vont, d’autres sont venus comme se stocker en remplacement. Encore un peu d’attente, et 2 personnages amusants tout de blanc vêtus gigotent, 2 hommes jouant le robot jouant l’homme…
La mini armée reste statique, on décide donc d’aller explorer la suite. Nous arrivons au Centre de Ressources.
Des livres, des films et musiques sont à disposition, mais des ordinateurs aussi. Et devant ces ordinateurs je reconnais quelques membres de la mini armée qui était partie. Des visiteurs répondent à leurs questions qu’ils notent consciencieusement.
J’attends mon tour, de nouveaux hommes robots finissent par arriver, et s’installent devant les ordinateurs remplaçant les précédents, effrayante métaphore…
Je m’installe, elle me pose des questions. L’échange le plus surréaliste et en même temps intéressant et cohérent que je n’ai jamais vécu commence.
Entre vérités et rebonds générant d’amusantes questions, tout est rentré dans l’ordinateur. Elle me demande si cela m’effraie, je lui répond que je n’ai rien à cacher, rien à craindre. La boucle est bouclée. Et les mystérieux mots du bandeau lumineux au sol venaient de là, évidemment!
Un rapide tour à l’espace jeux vidéos, et il était temps de partir n’ayant pas réussi à dégotter de place pour les concerts.
Vous l’aurez compris cette expérience fut géniale (et c’est bien utile d’avoir de quoi s’en rappeler longtemps :p).
Je n’ai pas encore pris le temps de retourner faire un tour à la Gaîté Lyrique malgré une fréquemment renouvelée programmation, mais je vais essayer d’y passer régulièrement tant ce lieu est plein de potentialités en accord avec mes penchants pour l’univers numérique (y’a pas mal de trucs en accès libre en fait).
Et puis faut que je passe à la boutique Amusement qui a ouvert à côté aussi!
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La Gaîté Lyrique
3 bis rue Papin
75003 Paris
-> ouvert de 14h à 20h du mardi au samedi et de 14h à 18h le dimanche (hors spectacle)
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