Une élection cruciale en Turquie va décider des pouvoirs du président Erdogan
Depuis sa victoire l’été dernier dans les élections présidentielles, Recep Tayyip Erdogan cherche une présidence puissante qui peut prendre rapidement des décisions. Et c’est une ambition qui n’est pas du gout de l’opposition qui va peser de tout son poids dans les prochaines élections parlementaires de dimanche.
Le petit nouveau avec le parti HDP
Si le parti du président, Justice and Development Party (AKP), gagne suffissament de votes pour avoir une majorité, alors on peut s’attendre à des changements constitutionnels qui vont renforcer les pouvoirs du président. L’opposition turc dénonce cette tentative d’accaparement du pouvoir et elle veut sécuriser autant de sièges que possibles. L’un des principaux rivaux d’Erdogan est le parti People’s Democratic Party (HDP) qui est un nouveau mouvement politique kurde qui a été crée il y a peine 3 ans. Si ce mouvement obtient 10 % des votes, alors il pourrait entrer en Parlement et ce sera le premier parti kurde qui obtiendrait des sièges, mais son alliance serait critique pour obtenir une majorité.
Des attentats à quelques jours de l’élection
La campagne électorale a été intense avec des bagarres, des agressions et une promotion agressive des différents candidats à chaque instant. Les violences sont sporadiques, mais il y a 2 jours, 2 explosions dans un ralliement du HDP a tué 2 personnes et blessés 150 manifestants. La bataille se joue principalement entre le parti politique du pouvoir qui est censé être neutre et le HDP avec sa minorité kurde. Les adversaires de ce dernier l’accusent d’être de mèche avec le PKK, un parti kurde et un mouvement armé qui est considéré comme illégal par le gouvernement. Le leader du PKK est en prison, mais ce parti est très populaire auprès des kurdes. Quel que soit les résultats de ces élections, la plupart des observateurs s’accordent à dire que la Turquie a besoin d’une transition et d’une alternance politique pacifique.